Le verdict était attendu depuis six mois par les familles des victimes. La peine capitale avait été requise. Finalement, le tribunal militaire du Kef a condamné Zine el-Abidine Ben Ali à la perpétuité pour son rôle dans la mort de 22 personnes entre le 8 et le 12 janvier 2011. Ben Ali, plusieurs fois condamné par la justice tunisienne depuis sa fuite, a été jugé par contumace. Tunis peine à obtenir son extradition de l’Arabie Saoudite où il s’est réfugié avec Leila Trabelsi, son épouse.
Son ancien ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, a été condamné à douze ans de prison, et deux anciens piliers des forces de l'ordre, Moncef Krifa, ancien directeur général du ministère de l'Intérieur, et Moncef Laajimi, ex-patron des brigades anti-émeutes ont bénéficié de non-lieux.
Les cris de colère des familles des victimes ont contraint le magistrat à interrompre l'énoncé de son jugement, selon des avocats présents à l'audience. Le juge Chokri Mejri, s'est défendu d'avoir subi des pressions. Les avocats des victimes estiment eux que la justice militaire n'avait pas les coudées franches face à Moncef Laajimi, qui, toujours selon ces avocats, bénéficie encore du soutien de milliers de policiers en Tunisie.