C'est la première fois qu'une délégation du MNLA est officiellement reçue à Ouagadougou par le médiateur Blaise Compaoré en personne. Le chef de la délégation Ibrahim Ag Mohamed Assaleh était porteur d'une lettre du secrétaire général du MNLA dans laquelle il se dit ouvert à des négociations sous l'égide de la médiation pour trouver, écrit-il « une sortie honorable à cette crise ».
Le MNLA est aujourd’hui à la recherche d'une légitimité internationale. Une légitimité mise à mal ces derniers temps après la volte-face vis-à-vis d'Ansar Dine. Après plusieurs tentatives d'accords politiques, les deux mouvements touaregs n'ont pas réussi à s'entendre sur l'essentiel : l'un revendique l'indépendance de l'Azawad dans un contexte démocratique, l'autre prône l'application de la charia et travaille main dans la main avec le groupe terroriste Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique.
Plusieurs chefs d'Etat ont d'ailleurs accusé le MNLA d'être lui aussi en cheville avec Aqmi. Ce que dément catégoriquement le MNLA.
En étant reçu par le médiateur en personne, le mouvement séparatiste confirme sa volonté d'apparaître comme un interlocuteur sérieux, capable de prendre en main l'avenir de ce territoire. Hasard du calendrier ou pas, le MNLA vient de constituer un conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad, sorte de gouvernement provisoire.
Mais dans l'Azawad, le MNLA n'est pas seul. Il y a Ansar Dine, la communauté arabe qui vient de se constituer en alliance sans oublier une majorité noire, -Songhaïs et Peuls-, qui entend elle aussi se faire entendre. Un vrai casse-tête en perspective pour de futures négociations.