Le fil n’est pas rompu entre le pouvoir et le FPI. Le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo s'était pourtant fait prier, fin avril, pour participer au conclave de relance du dialogue politique à Grand-Bassam, initié par le Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou. Le FPI avait alors insisté sur sa présence comme simple observateur. Environ dix autres partis, qualifiés de « significatifs » par le Premier ministre, avaient été conviés.
Une appréciation que ne partage le FPI, qui préfère des discussions directes entre les deux blocs que représentent d'un côté le gouvernement et le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l’alliance qui soutient le président Alassane Ouattara, et de l’autre le FPI et le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD), la coalition qui défend les idées et le bilan de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Selon Michel Amani N’Guessan, l'ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo et membre de la délégation reçue hier à la Primature, le principe de ce dialogue direct est acquis. Le Premier ministre a en effet fixé rendez-vous au FPI le 13 juillet prochain. Le parti de Laurent Gbagbo dit accepter « la mort dans l’âme » le calendrier proposé, en raison de questions urgentes à traiter. Mais il réclame toujours la libération de tous les prisonniers.
Selon Michel Amani N’Guessan, les procédures judiciaires en cours contre les responsables du régime de Laurent Gbagbo répondent à une injonction politique. Le FPI réclame aussi la restitution des biens appartenant à des privés, notamment des maisons ou des espaces occupés par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui ont soutenu Alassane Ouattara. Une demande également formulée le 2 juin par le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), le principal allié du Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire (RDR), au pouvoir.