Thabo Mbeki tente de relancer les négociations entre les deux Soudans

Le médiateur de l'Union africaine Thabo Mbeki, ancien président sud-africain, était à Khartoum ces dernières 48 heures. Sa mission se poursuit à Juba ce dimanche. Le Soudan s'est retiré des pourparlers avec son voisin du Sud après la prise de la région pétrolière d'Heglig par le Soudan du Sud le 10 avril dernier. Malgré la date limite fixée par l'ONU, Juba et Khartoum n'ont pas repris les discussions. Selon Thabo Mbeki, le président soudanais Omar el-Béchir a reconnu que les deux pays « avaient besoin de la paix ». Mais Khartoum campe sur ses positions

La paix, oui, mais pas sans sécurité. Pour Khartoum, c'est la priorité. Selon le médiateur de l'Union Africaine, le président soudanais a confirmé son engagement pour la mise en place d'une zone tampon sur la frontière entre les deux pays, large de 10 kilomètres de chaque côté. Il est aussi d'accord pour un mécanisme conjoint de surveillance de cette frontière contestée, ce que demandait - entre autres choses - le Conseil de sécurité de l'ONU dans sa résolution du 2 mai.

Questions en suspend

Mais concernant les autres exigences des Nations Unies, il n’y a pas d'avancée. Khartoum n'a pas retiré ses troupes de la région frontalière contestée d'Abyei. Et les questions en suspend - la délimitation des frontières et le partage des revenus pétroliers - ne seront pas négociées par Khartoum avant le règlement des dossiers relatifs à la sécurité. Le Soudan accuse notamment le Soudan du Sud de soutenir des rebelles sur son territoire.

De son côté, Juba s'inquiète de la menace de sanctions brandies par les Nations Unies si rien n'était réglé d'ici début août. Le Soudan du Sud a, lui, retiré ses troupes d'Abiey et s'est déclaré prêt à reprendre les négociations. Juba reproche maintenant à la médiation de ne pas être assez ferme avec Khartoum. Parallèlement à la visite de Thabo Mbeki à Juba ce dimanche, le secrétaire général de la Ligue arabe est lui à Khartoum pour discuter avec le président Omar el-Béchir de la crise avec le Soudan du Sud.
 

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