Madagascar : l'élevage en difficulté, répercussion sur la consommation

Huit Malgaches sur dix sont des ruraux, vivant en campagne. Et presque autant de personnes pratiquent l’élevage pour leur propre consommation et pour la vente sur la Grande-Ile. Mais le manque d'infrastructures et d'organisation dans la filière des élevages bloquent le développement du secteur, avec des conséquences sur la sécurité alimentaire des ménages malgaches. Leur consommation de viande, d'œufs ou de poisson a fortement baissé depuis plusieurs années.

Selon les chiffres officiels, en 1999, la consommation de viande s’élevait à 14 kg par habitant et par an. Onze ans plus tard en 2010, la moyenne était de 9 kg et comprenait la consommation de poisson. Solofoniaina Rakotondrahanta dirige la plateforme Malagasy des professionnels de l’élevage et pour lui, l’offre n’a pas su suivre la demande.

« Au niveau du cheptel pour certaines filières, cela a diminué par exemple le cheptel bovin. Pour les autres cheptels, cela a tendance à stagner : pour la filière porcine, par exemple, il ne reste que 800 000 têtes de porcs de races améliorées à Madagascar contre 850 000 en 1999, alors que la population a énormément augmenté depuis ».

Les professionnels de l’élevage déplorent un manque d’anticipation et l’absence d’une véritable politique pour le secteur.

« Il n’y a pas de projet spécifique d’appui au développement des filières d’élevage à Madagascar, et cela depuis 1999 donc cela va de soi qu’il n’y a pas de mise en place d’infrastructures respectant les normes, poursuit Solofoniaina Rakotondrahanta. Il n’y a pas d’abattoirs, par exemple, il n’y a que des tueries, de même l’absence d’infrastructures routières dans les zones de production d’œufs si on prend l’exemple de Mahitsy à 35 kilomètres d'Antananarivo ».

Comme dans de nombreuses filières à Madagascar, les éleveurs analysent la situation avec d’autant plus de regrets que le potentiel est important : le climat et le relief variés permettent l’élevage de bœufs, de vaches laitières, de chèvres et même de canards à gaver pour la production de foie gras.

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