La sécheresse a plongé le Niger dans la crise alimentaire

Depuis quelques mois et comme depuis plusieurs années, le Niger connaît un nouvel épisode de sécheresse. Entre les mauvaises récoltes et les pertes de cheptel qui en découlent, le pays se retrouve en proie à une grave crise alimentaire.

Aderbissanet, vaste zone de pâturage au sud d’Agadez, connaît une sècheresse récurrente ces dernières années. Insuffisance et irrégularité des pluies, en 2010 des milliers de bêtes avaient péri. Une situation qui avait laissé beaucoup d’éleveurs complètement démunis.

En 2011 et 2012 aussi la situation reste difficile. Pour soutenir ces éleveurs dans ces moments difficiles, beaucoup d’ONG sont présentes sur le terrain. Les appuis sont divers : don de deux à trois bêtes par famille parmi les plus touchées pour reconstituer le cheptel, mise en place d’un réseau de banques d’aliments pour le bétail, formation et équipement de vétérinaires de proximité qui se déplacent pour gérer la santé des animaux dans la zone.

Ce problème de sécheresse se manifeste aussi par la rareté de l’eau : les puits et les mares sont secs. Les rares points d’eau qui n’ont pas tari sont pris d’assaut par les hommes et leurs bêtes. Ces points d’eau sont le plus souvent loin des habitations ou des zones de pâturage.

Autre facteur déterminant de cette sécheresse : le sable du désert qui avance. Dans le village d’Aderbissanet, chef-lieu de la zone nomade, il menace déjà plusieurs habitations. Cette désertification est favorisée notamment par une coupe abusive des herbes et de la paille qui est revendue dans les villes « mais aussi souvent chargée dans des camions et vendue à l’étranger », s’inquiètent les éleveurs.

L’un des moyens traditionnels de survie dans cet environnement naturellement difficile, c’est la caravane des dromadaires qui fait chaque année le très long voyage entre le nord et le sud pour ramener du mil du sud vers le nord. Ce mil est obtenu au sud en échange de dattes et de sel de Bilma. Ces caravanes constituent, elles aussi, aujourd’hui une espèce en voie de disparition : les dromadaires qui sont réputés pour leur capacité de résistance dans le désert ont de plus en plus de difficultés à voyager avec les pâturages qui se font rares.

Partager :