Avec notre envoyée spéciale à Alger
L’Algérie n’est pas le Maroc ni la Tunisie, se plaisent à expliquer les Algériens. Le pays a déjà connu sa vague islamiste et garde encore les séquelles des années de terrorisme qui ont suivi l’interruption du processus électoral. L’antécédent historique pourrait donc jouer contre eux.
La nature même des partis également. L’Alliance verte, menée par le MSP, le Mouvement pour la société de la paix de Boguerra Soltani, a travaillé avec le régime Bouteflika. Le parti est loin d’avoir fait un sans-faute dans la gestion des communes qu’il contrôle. Le MSP n’incarne donc ni la nouveauté ni l’opposition, aux yeux des électeurs.
Au-delà du MSP, il faut compter sur d’autres mouvements, menés par Abdelmadjid Menasra, ou encore Abdallah Djaballah. La division de la mouvance islamiste ne va-t-elle pas être un handicap ? Ces leaders sauront-ils s’allier pour créer une force parlementaire ? C’est ce qu’ils affirment pour l’instant.
Ce qui est sûr, c’est que la majorité présidentielle ne leur a pas fait de publicité, au contraire. Le Premier ministre a appelé les électeurs à ne pas opter pour un changement qui serait source de déstabilisation, à ne pas s’inspirer du « printemps arabe » avec un message : « On ne veut pas que ces gens-là viennent nous apprendre à faire nos ablutions ».