Malawi: Joyce Banda imprime sa marque

Au Malawi, la nouvelle présidente Joyce Banda est arrivée au pouvoir grâce à une transition qui s'est faite en douceur il y a un mois. Mais maintenant, cette militante des droits des femmes, troisième femme la plus puissante en Afrique selon le magazine Forbes, compte bien se faire entendre et diriger d'une toute autre manière le petit pays d'Afrique australe que son prédécesseur. Alors que Bingu Wa Mutharika, le président défunt, était accusé de dérives autocratiques et de placer ses proches aux postes clés du gouvernement, Joyce Banda entend lutter contre ses pratiques. Elle a ainsi démis de leurs fonctions plusieurs hauts fonctionnaires.

Ce vendredi, Joyce Banda a aussi déclaré qu'elle ne souhaite pas qu'Omar el-Béchir, le président soudanais, recherché par la Cour pénale internationale, assiste au prochain sommet de l'Union africaine en juillet prochain à Lilongwe, la capitale malawite. Joyce Banda ne veut pas voir Omar el-Béchir sur le territoire malawite.

Avec cette annonce, la nouvelle présidente veut surtout satisfaire les exigences des donateurs internationaux. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis, les deux principaux bailleurs, avaient gelé leur aide sous la présidence de Mutharika.

Il s'agit maintenant de rétablir une relation de confiance et de relancer l'économie. Joyce Banda ne veut prendre aucun risque. L'année dernière, son prédécesseur avait pour sa part accueilli el-Béchir. Une visite qui avait entraîné des coupes dans l'aide attribuée au Malawi.

Par ailleurs, Joyce Banda a écarté de son équipe les plus fervents soutiens de Mutharika. Cette semaine, elle a laissé entendre qu'elle souhaite prendre des mesures contre les anciens ministres qui ont cherché à l'écarter du pouvoir. Elle s'est aussi débarrassée de l'ex-première dame.

Callista Mutharika touchait près de 7000 dollars par mois pour un poste de coordinatrice d'un programme de santé maternelle. Désormais, c'est Dorothy Ngema, une militante féministe qui la remplace.

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