Maroc : le Premier ministre critique l'entourage du roi

Le Premier ministre islamiste est sorti de sa réserve en s'en prenant de façon directe à l’entourage du roi du Maroc. Menace à peine voilée, « Le printemps arabe n'est pas encore terminé, il pourrait bien revenir», a déclaré Abdelilah Benkiranelors d'un rassemblement du PJD à Rabat, le 22 avril. C’est un fait rare et une première depuis l’élection des islamistes en novembre dernier. Et c'est peut-être le début d’une confrontation ouverte entre le gouvernement islamiste et l’entourage royal.

Les déclarations ont été jugées suffisamment choc pour faire la une d’au moins deux journaux arabophones. Dans ce pays, les rois ne sont pas toujours entourés par les bonnes personnes, a déclaré le Premier ministre, Abdelilah Benkirane. Certains sont des ennemis qui seront parmi les premiers à les abandonner, a-t-il poursuivi.

Ces propos, Abdelilah Benkirane, les a tenus au cours d’une réunion interne de son parti le PJD, Parti de la justice et du développement. Il ne les a adressés à aucune personne en particulier.

Mais pour les Marocains, cela ne fait aucun doute. Ces critiques s’adressent aux détracteurs de la réforme des médias publics proposés par les islamistes. Depuis une semaine, ce nouveau cahier des charges qui rallonge, entre autres les émissions religieuses, fait polémique.

Le directeur de la deuxième chaine de télévision, par exemple, y a violemment réagi. Il est réputé proche du conseiller politique du roi. Or, critiquer publiquement l’entourage du monarque, quand on est au gouvernement, c’est quasiment du jamais vu. Ces propos ouvrent-il un conflit de pouvoir?

Dans la presse, les analyses vont bon train. Mohammed VI aurait en tout cas pris contact avec le Premier ministre hier pour en parler. C’est ce qu’annonce en une, un quotidien marocain, ce matin.

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