Même si Serifo Nhamadjo justifie son refus au poste de la transition, par le fait qu’il sortait de la légalité, nombreux sont ceux qui pensent que la pression et les menaces de sanctions de la communauté internationale sont passées par là.
En annonçant le rejet de sa nomination, Serifo Nhamadjo démontre qu’il ne veut pas accéder au pouvoir par le biais de la junte. Celle-ci est, jusqu’ici, sourde à toute pression internationale.
Avec cette nouvelle situation, les militaires ont maintenant le dos au mur. Leur marge de manœuvre se rétrécit au fil des jours, et ils se disent prêts à revoir les modalités de la transition.
L’accord de transition qu’ils ont signé avec les principaux partis d’opposition a été vivement condamné. D’abord par la Cédéao, Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, puis par le Conseil de sécurité de l’ONU et la Communauté des pays de langue portugaise, CPLP, qui a menacé les putschistes et leurs partisans de sanctions ciblées .
Une délégation technique de la Cédéao est annoncée à Bissau ce dimanche 22 avril. Le porte-parole de la junte a déclaré que le commandement reste ouvert à toute proposition de sortie de crise de la Cédéao.
Enfin, le sommet de Conakry sur la Guinée-Bissau prévu le lundi 23 avril est annulé. Le médiateur Alpha Condé a estimé que les dernières décisions prises par la junte sont trop graves - notamment la mise en place d'une transition de deux ans et la nomination d'un président de la République - pour être abordées lors de ce sommet restreint.
Un sommet qui devait réunir à ses côtés les chefs d'Etat du Bénin, du Sénégal, de la Gambie et de la Sierra Leone. Décision a été prise d'attendre le sommet de jeudi 26 avril, sommet de la Cédéao prévu à Abidjan pour étudier le cas bissau-guinéen.