L'ONU menace de prendre des sanctions contre la junte en Guinée-Bissau

Le Conseil de sécurité des Nations unies a menacé ce samedi 21 avril la junte bissau-guinéenne de « sanctions ciblées » si le pouvoir civil n'est pas rétabli. En condamnant « vigoureusement le coup d'Etat » du 12 avril, le Conseil demande la libération « immédiate et inconditionnelle » des dirigeants du pays détenus par les putschistes. Peu après la condamnation de l'ONU, Manuel Serifo Nhamadjo, désigné président de la République de transition après le coup d'Etat militaire, a annoncé qu'il refusait cette nomination car il considère qu'elle sort de la « légalité ».

Dans une déclaration, le Conseil de sécurité de l’ONU condamne le « coup d'Etat » en Guinée-Bissau et demande le « rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel ainsi que le retour du gouvernement légitime » dans le pays.  Le Conseil exhorte la junte de libérer immédiatement les responsables bissau-guinéens détenus, dont le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior.

Immédiatement après la condamnation de l’ONU, la junte a affirmé que l'accord de transition annoncé vendredi dernier - et en particulier la désignation pour deux ans d'un président de transition - n'était qu'une « proposition ». Les putschistes se disent « profondément engagés dans la recherche d'une solution à la crise ».

De son côté, Manuel Serifo Nhamadjo, désigné par la junte et l'ex-opposition comme président de la République de transition, a refusé sa nomination. Il considère que sa nomination « sort de la légalité ».

Sommet de Conakry annulé

Le sommet de Conakry sur la Guinée-Bissau prévu lundi est annulé. Le médiateur Alpha Condé a estimé que les dernières décisions prises par la junte étaient trop graves - notamment la mise en place d'une transition de deux ans et la nomination d'un président de la République - pour être abordées lors de ce sommet restreint qui devait réunir à ses côtés les chefs d'Etat du Bénin, du Sénégal, de la Gambie et de la Sierra Leone.

Décision a été prise d'attendre le sommet de la Cédéao prévu jeudi 26 avril à Abidjan pour étudier la crise en Guinée-Bissau.
 

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