Dans une déclaration, le Conseil de sécurité de l’ONU condamne le « coup d'Etat » en Guinée-Bissau et demande le « rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel ainsi que le retour du gouvernement légitime » dans le pays. Le Conseil exhorte la junte de libérer immédiatement les responsables bissau-guinéens détenus, dont le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior.
Immédiatement après la condamnation de l’ONU, la junte a affirmé que l'accord de transition annoncé vendredi dernier - et en particulier la désignation pour deux ans d'un président de transition - n'était qu'une « proposition ». Les putschistes se disent « profondément engagés dans la recherche d'une solution à la crise ».
De son côté, Manuel Serifo Nhamadjo, désigné par la junte et l'ex-opposition comme président de la République de transition, a refusé sa nomination. Il considère que sa nomination « sort de la légalité ».
Sommet de Conakry annulé
Le sommet de Conakry sur la Guinée-Bissau prévu lundi est annulé. Le médiateur Alpha Condé a estimé que les dernières décisions prises par la junte étaient trop graves - notamment la mise en place d'une transition de deux ans et la nomination d'un président de la République - pour être abordées lors de ce sommet restreint qui devait réunir à ses côtés les chefs d'Etat du Bénin, du Sénégal, de la Gambie et de la Sierra Leone.
Décision a été prise d'attendre le sommet de la Cédéao prévu jeudi 26 avril à Abidjan pour étudier la crise en Guinée-Bissau.