Le choix de la région de l’Ouest pour ce premier déplacement du chef de l’Etat ivoirien en pays profond n’est pas fortuit. Cette visite est d’ailleurs qualifiée ici de visite d’Etat.
La région, comprise entre Man au Nord, Guiglo au Sud, Toulepleu à l’Ouest et Duékoué à l’Est, est l’une de celles qui ont payé le lourd tribut de la crise postélectorale. Environ le tiers des 3 000 morts reconnus officiellement à travers la Côte d’Ivoire ont été tués à Duékoué et sa périphérie. Le président Ouattara y conclura d’ailleurs sa visite lundi lors d’un rassemblement sur la grand place de la ville. Une ville où il y a encore environ 5 000 déplacés, sur plus de 30 000 il y a un an.
Les habitants de cette région, où des milliers de maisons avaient détruites, attendent beaucoup de cette visite d’Alassane Ouattara. D’autres besoins de service public restent immenses, comme la réhabilitation des écoles détruites pendant la crise, ou encore l’équipement des hôpitaux et centres de santé.
Mais le principal problème reste celui du foncier rural à l’origine d’autres conflits violents dans la région avant la crise postélectorale. Le président ivoirien devrait évoquer tout cela lors des différents rassemblements de Man, Toulepleu, ou Guiglo.
Initialement prévu en octobre dernier, il y a presque six mois, ce déplacement d’Alassane Ouattara et de la majorité des membres du gouvernement avait été repoussé, notamment pour permettre la construction de quelques kilomètres de routes dans la région et la réhabilitation des structures d’accueil.
Alasane Ouattara concluera sa visite dans l'Ouest par un grand meeting à Duékoué, où 800 personnes ont été tuées en quelques jours lors de la crise postélectorale. D'autres ont frôlé la mort. Reportage sur les lieux .