Avec la chute de Laurent Gbagbo, Osange Silou-Kieffer a cru à un coup d'accélérateur dans l'enquête sur la disparition de son époux.
Osange Silou-Kieffer est arrivée peu après midi en heure locale sur ce lieu anonyme qu’est le parking d’un centre commercial. Là où Guy-André Kieffer a été enlevé ce 16 avril 2004. Le journaliste franco-canadien, qui menait des investigations sur les malversations dans la filière cacao, avait rendez-vous sur ce parking ce vendredi-là, à 13 heures. Huit ans après, c’est ce moment précis qu’Osange Silou-Kieffer a choisi pour s’adresser à la presse nationale et internationale.
« La douleur est encore là, mais j’ai a appris à la gérer autrement avec le temps », a dit Osange Silou-Kieffer. Elle était aussi à cet endroit pour dire que c’est là où « Guy-André Kieffer a été mis hors d’état d’informer ».
Les enquêtes menées restent jusqu’ici sans résultat tangible. L’actuel président de Côte d’Ivoire a toujours soutenu les proches du journaliste, a précisé Osange Silou-Kieffer qui était accompagnée sur le lieu de l’enlèvement de son mari par Ambroise Pierre, chargé de l’Afrique à Reporters sans frontières et des membres du collectif ivoirien « Vérité pour Guy-André Kieffer ». Ils ont distribué aux journalistes présents un badge constitué de la carte de presse du journaliste d’investigation. Avec au verso, deux questions : « Qu’est-il devenu ? Où est-il passé ? ». Et une certitude « La vérité doit éclater ». Une sorte d’appel à témoins.
Arrivée à Abidjan vendredi dernier. Osange Silou-Kieffer doit rencontrer les plus hautes autorités de l’Etat ivoirien. Elle a déjà rencontré le bâtonnier du barreau d’Abidjan, qui est en même temps l’avocat de la famille.