Madagascar : le secteur de la santé frappé par des réductions budgétaires

A Madagascar, les réductions de budget dues à la crise sociopolitique touchent durement le secteur de la santé. Plusieurs partenaires étrangers ont suspendu leurs financements, alors que de son côté l’Etat a encore diminué les fonds alloués, notamment pour les médicaments. En conséquence, les hôpitaux publics font face à des difficultés d’approvisionnement pour certains produits auparavant subventionnés. C’est le cas notamment des poches de transfusion sanguine, en nombre insuffisant.

Auparavant, les poches de sang étaient financées par l’Etat et données gratuitement aux patients dans les hôpitaux. Aujourd’hui, l’Etat a réduit son budget, et si les besoins annuels sont évalués à 25 000 poches pour tout le pays, selon nos informations, seul un cinquième a pu être acheté pour l'instant.

« Il n’y a pas de pénurie mais il y a une rationalisation de l’utilisation des poches. Comme le financement ne suffit pas pour faire face à ces besoins, les responsables sont obligés de faire une prioritarisation des interventions chirurgicales par exemple », rapporte Tahina Andrianjafy, directeur général de la centrale d’achat de médicaments et de matériel pour les établissements publics.

La suspension des financements de certains bailleurs de fonds a posé le même problème pour d’autres produits tels que des kits d’accouchement. Mais malgré ces difficultés budgétaires, le système d’approvisionnement en médicaments en général a été relativement peu affecté, car il repose aussi sur la participation financière des patients lors de l’achat de médicaments. « C’est quelque chose de positif, car même s’il y avait la diminution de la part de l’Etat pour le financement des produits pharmaceutiques, il n’y a pas eu d’impact sur les produits courants dans les hôpitaux publics », note Tahina Andrianjafy.

Au-delà des intrants, c’est tout le système qui est touché par la crise. Certains hôpitaux ont vu leur budget réduit de moitié cette année.

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