Mali: affrontements entre pro et anti-putsch à Bamako, tandis que la Cédéao discute à Abidjan

Des affrontements ont eu lieu jeudi 29 mars 2012 à Bamako, suite à l'annulation de la visite d'une délégation de la Cédéao conduite par le président ivoirien Alassane Ouattara plus tôt dans la journée. Ces affrontements se sont produits devant la Bourse du travail, où étaient réunis ceux qui refusent le coup d'Etat de la junte militaire, et qui ont été rejoints par des partisans de l'insurrection.

Quelques centaines de personnes étaient réunies jeudi matin à la Bourse du travail de Bamako pour exiger le départ du capitaine putschiste Sanogo et le retour à l'ordre constitutionnel. Dans la matinée, des groupes de partisans favorables à la junte militaire se sont approchés des lieux et ont commencé à lancer des pierres. Les militants anti-putsch ont répliqué.

Plusieurs blessés sont à déplorer. La police est ensuite intervenue pour exfiltrer plusieurs personnalités du front du refus, cernées à l'intérieur de la Bourse du travail. Mais aussi pour interpeller des militants.

La coalition des partis anti-junte assure que six personnalités politiques ont été emmenées au camp militaire de Kati, là où l'insurrection avait démarré, avant d'être relâchées.

Joint par RFI, le porte-parole du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE, organe des putschistes) assure cependant que personne n'a été emmené au camp de Kati, et que si des interpellations ont bien eu lieu, c'est uniquement pour les besoins de l'enquête.

Un sommet en petit comité à Abidjan

Plus tôt dans la journée, les dirigeants ivoirien, burkinabè, nigérien, béninois et libérien se sont retrouvés à l'aéroport d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. Ils avaient prévu de se rendre au Mali au nom de la Cédéao, mais leur délégation a préféré rebrousser chemin pour des raisons de sécurité (et ce, malgré les honneurs que leur avait préparés le capitaine Sanogo). L'annonce d'une manifestation pro-insurrectionnelle à l'aéroport de Bamako les a dissuadés d'atterrir sur le sol malien.

Le sommet de la Cédéao a donc eu lieu à Abidjan en petit comité et à huis clos. Alassane Ouattara, Blaise Compaoré, Thomas Boni Yayi, Ellen Johnson Sirleaf et Mahamadou Issoufou ont été rejoints en milieu d'après-midi par les chefs d'état-major de leur pays respectif qui, eux, s'étaient rendus à Bamako la veille.

En périphérie de Kidal, grande ville du nord du pays qui vivait depuis plusieurs semaines sous la menace d'une attaque de la rébellion touarègue, des affrontements ont par ailleurs eu lieu ce jeudi.

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