Première inconnue de ce jeudi décisif pour l’avenir du Mali : comment les putschistes réagiront-ils sous la pression des présidents ouest-africains ? Rien n’a filtré du huis clos qu’ils ont eu hier avec les chefs d’état-major de la sous-région.
Mais ces deux derniers jours, entre l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale et l’organisation d’une manifestation de soutien à leur cause dans les rues de la capitale, les tombeurs d’ATT ont d’avantage affiché leur volonté de conserver un temps le pouvoir que de rentrer dans leurs casernes sans broncher.
Deuxième inconnue de cette journée : la tension va-t-elle remonter à Bamako ? La coalition de partis qui dénonce le coup d’Etat a appelé ses militants à se réunir ce jeudi matin à la Bourse du travail pour soutenir l’action de la Cédéao alors que les plus fervents partisans de la junte, eux, pourraient se mobiliser pour protester contre cette intervention régionale. Dans ce contexte, des incidents sont toujours à craindre.
Enfin troisième inconnue : si les putschistes acceptent une solution négociée et que le président de l’Assemblée nationale est désigné pour conduire les destinées du pays avant les prochaines élections, comment la classe politique malienne réagira-t-elle ? Si les principaux partis ont publiquement condamné le coup d’Etat, tous les leaders ne partagent pas le même agenda et selon plusieurs sources certains candidats déclarés à la présidence ont déjà noué des contacts avec le capitaine Sanogo en vue de former un gouvernement de transition.