L'agenda chargé du nouveau président sénégalais Macky Sall

Il y a beaucoup de spéculations à Dakar sur la date de l’investiture de Macky Sall. Pour l’instant, aucune date n’est officielle. Le président sortant Abdoulaye Wade a simplement déclaré au Khalife général des Tidjanes qu’il avait l’intention de remettre le pouvoir à Macky Sall lundi 2 avril 2012 et qu’immédiatement après il quitterait le palais. En attendant Macky Sall reçoit et consulte en permanence. Le 7 avril, les listes communes des partis pour les législatives, prévues début juin, doivent être déposées.

Macky Sall reçoit dans une suite d’un grand hôtel de Dakar. Au bout d’un couloir à l’entrée duquel il faut montrer patte blanche à trois gardes du corps. Il faut dire qu’ils sont nombreux, ceux qui souhaiteraient le voir pour le féliciter, à l’image de Mamadou Fall : « On s'est connu depuis le lycée Valdiodio à Kaolack. Depuis quatre heures, je suis en train d'attendre pour voir monsieur le président Macky, qui est un exemple pour l'Afrique qui gagne ».

Macky Sall endosse progressivement le costume de président. Il a d’ores et déjà un programme assez chargé, le programme d’un futur chef d’Etat qui doit à la fois prendre fonction et construire son équipe. Son agenda prévoit également des entretiens téléphoniques avec des autorités de pays étrangers : Premiers ministres et présidents. Macky Sall doit par ailleurs avoir des rencontres avec certains services de la présidence et, toujours selon son entourage, des audiences avec quelques banquiers.

En 48 heures, le nouveau président a multiplié les audiences, avec les ambassadeurs en poste à Dakar, avec les observateurs. Hier, il a aussi réuni des dizaines de responsables de son parti sous une grande tente pour les remercier de s’être mobilisés, et aussi pour une mise en garde : « Tout le désordre qu'il y avait ces douze années, c'est terminé ! La récréation est finie ! assure Habib Ndao, membre de l’Alliance pour la République (APR), avant d'ajouter,  il nous a tenu un langage de vérité : de toute personne qui est prête à collaborer avec le président Macky Sall, il exige une attitude irréprochable ! »

Les Sénégalais ont rejeté le régime Wade à cause de son arrogance, de l’impunité, de la dilapidation des deniers publics, leur a dit Macky Sall. Dans la foulée, nouvelle réunion, cette fois-ci avec la coalition de partis qui l’ont soutenu dès le premier tour. Abdourahmane Sall, un responsable du Model est à l'affaire : « C'est une grande coalition qui a gagné aujourd'hui les élections. Par conséquent, on est en train de discuter pour voir comment ces partis pourront aller ensemble aux législatives. Pour pouvoir bien gouverner, il faut quand même avoir une majorité à l'Assemblée nationale ».

Et pour ce responsable d’un petit parti de la coalition Macky 2012, il faudra sans doute reporter les législatives car les listes communes seront difficiles à composer d’ici la date butoir du 7 avril.

Le PDS se mobilise pour les législatives

Dans les rangs du PDS (Le Parti démocratique sénégalais) le parti d’Abdoulaye Wade, l’heure est d’ores et déjà à la remobilisation des troupes en dépit de la défaite. Le porte parole du PDS, Babacar Gaye, veut maintenir le cap : « Il n’y a pas de raison de nous sous-estimer, a-t-il indiqué à RFI. Nous contrôlons la majorité des collectivités locales. Si nous y croyons, dit-il, nous pouvons être majoritaires à l’Assemblée ».

Interrogé sur les risques de transhumance de militants et de cadres du parti, Babacar Gaye explique que le PDS se prépare à cette éventualité mais que, selon lui, il n’y a pas d’avenir politique pour ceux qui seraient tentés, en raison de ce qu’il décrit comme « un embouteillage monstre dans l’autre camp ».

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