Les résultats officiels provisoires ont été annoncés en milieu d’après-midi par la Commission nationale de recensement des votes. Effectivement, ils donnent la mesure du raz de marée électoral de Macky Sall : 65,8 % des suffrages pour l’ancien Premier ministre, contre 34,2 % pour le président sortant.
C’est vrai que la participation a légèrement progressé entre les deux tours mais c’est une progression assez légère. Elle s’élève selon ces chiffres provisoires mais officiels à 55% des inscrits.
Il y a environ 200 000 électeurs de plus par rapport au premier tour et on aurait pu s’attendre à une augmentation un peu plus forte vu l’évolution du contexte politique dans cet entre deux tours. L’apaisement du climat, la perspective d’une nouvelle alternance, etc.
Mais la principale leçon de ces résultats c’est bien que Macky Sall a fait le plein des reports de voix. Il a atteint le cap des 65% des suffrages sur lesquels il pouvait compter pour ce second tour. Il fait même mieux que son potentiel puisqu’il obtient 145 000 voix de plus que ce qu’il pesait au premier tour avec ses 12 alliés tous scores cumulés.
Un des plus bas scores d’Abdoulaye Wade
Il faut remonter à 1993 pour voir Abdoulaye Wade réaliser un score aussi faible. 32% à l’époque, 34,2% aujourd’hui. En pourcentage, il ne dépasse même pas son score du premier tour.
992 000 Sénégalais ont voté pour lui, trois fois plus pour son adversaire. La coalition « Bennoo Bokk Yaakaar » de Macky Sall a donc fait le plein des voix et les reports des alliés politiques ont parfaitement fonctionné au profit du vainqueur.
Dans le camp de Macky Sall c’est l’euphorie. On parle de plébiscite. Une information à relativiser car beaucoup de Sénégalais disent d’avoir d’abord voté contre Wade avant d’avoir voté pour Macky Sall.
Dans l’entourage d’Abdoulaye Wade la défaite a un goût amer mais on essaye de la relativiser en se projetant sur les prochaines législatives. Le PDS (Parti démocratique sénégalais) va tenter de sauver ce qui peut encore l’être en juin prochain avec ou sans Wade, précise le directeur des Affaires politiques du PDS.
Pour l’instant, le vaincu ne semble pas pressé de se relancer dans l’arène politique. Selon les confidences d’un observateur qui a pu le côtoyer ces derniers jours, Wade pense à une reconversion dans le secteur privé.