Les combats qui ont éclaté à Yurkut, un village situé entre la frontière éthiopienne et la ville de Baidoa, ont, selon des témoins joints par l'AFP, duré trois heures. Si chaque camp revendique la victoire, tout le monde s'accorde pour reconnaître la violence de l'affrontement.
Un commandant shebab du secteur assure que ses combattants ont tué plus de 40 soldats et contraint l'ennemi à quitter temporairement trois casernes. De l'autre côté, un responsable pro-gouvernemental somalien est moins précis mais il assure que les shebabs ont été battus et que beaucoup d'entre eux ont été tués dans la bataille.
Quoi qu'il en soit, cette attaque démontre que si les shebabs ont cédé du terrain ces derniers mois sous la pression des soldats de l'Amisom, des Kényans, des Ethiopiens et des milices somaliennes qui leurs sont hostiles, ils sont encore loin d'être défaits.
L'offensive de ce samedi 10 mars 2012 au matin avait très vraisemblablement pour objectif de couper les lignes d'approvisionnement des forces éthiopiennes qui ont conquis le mois dernier Baidoa. Dans leur stratégie de harcèlement de leurs ennemis, les insurgés islamistes avaient, la semaine dernière, fait exploser une voiture piégée près d'une base des soldats burundais à Mogadiscio.
Pour contrer ces opérations de guérilla et réduire l'emprise des shebabs dans le centre et le sud du pays, les effectifs de l'Amisom vont dans les prochains jours être portés de 12 000 à 17 000 hommes et, selon l'Union africaine, d'ici la fin avril, les casques blancs africains auront pris le relais des soldats éthiopiens dans les villes de Beledweyne et de Baidoa.