Congo-Brazzaville: avec les naufragés du quartier de Mpila

Quatre jours après les explosions qui ont ravagé le quartier de Mpila à Brazzaville, les habitants vivent des moments difficiles. Traumatisés, ils tentent de récupérer ce qui peut l’être. Avec l’appui d’organisations spécialisées dans le déminage, les autorités ont installé des contrôles sur le site du camp et les alentours. Des munitions, projetées hors du camp lors de la catastrophe, n’ont pas explosé. Malgré les appels des forces de l’ordre, les curieux, les rescapés vont et viennent comme si de rien n’était. Perdus, les habitants attendant des informations précises.

« Nous faisons sauter ce qui reste ! Il faut partir, libérer les lieux ! » Un groupe de soldats campent devant le camp militaire de Mpila et bloquent le carrefour. Les ordres sont clairs : tout le monde doit quitter les lieux.

« J’ai reçu des ordres et des instructions. Ce que nous faisons, c’est pour le bien du pays et de la nation. Il serait souhaitable que tout le monde libère », explique un officier de l'armée. À la population, bloquée au contrôle, et à ses hommes, il lance : « On sera en sécurité, personne ne va piller ici et je dis ça devant tout le monde. Celui qui vient pour piller, tirez. Il n’y a pas de compte à rendre ».

Malgré les appels des forces de l’ordre, les curieux, les rescapés vont et viennent comme si de rien n’était. Un camion de pompiers quitte la zone à pleine vitesse. La rumeur se répand comme une traînée de poudre. Il faut partir. Les esprits s’échauffent : « Il ne faut pas aller là-bas. C’est en danger. N’allez pas là-bas, même les militaires commencent à libérer aussi » prévient un homme. Un autre intervient « On ne sait pas ce qui se passe là-bas. Quelque chose va exploser bientôt. C’est pour cela qu’il y a la panique. Vraiment on ne vit plus, on ne vit plus ».

Perdus, effrayés, les habitants de Mpila voudraient des informations précises : « Il faut qu’au niveau de l’armée, les gens prennent leurs responsabilités. Il faut être clair vis-à-vis de la population. Il y a des quartiers où l’on doit nous dire où on doit être parce que là, ça fait paniquer les gens pour rien ».

Un couvre-feu est en place. Le périmètre dangereux est officiellement interdit entre 18h00 et 6h00. Un couvre-feu peu respecté par la population.

 

Une aide gabonaise

Face à la catastrophe de Brazzaville, les États voisins font preuve de solidarité. Après Kinshasa [la capitale congolaise située de l'autre côté du fleuve Congo, NDLR], le Gabon a dépêché une équipe médicale et des médicaments. Libreville a mis à disposition son hôpital des armées pour traiter les victimes de l'explosion.

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L'ambassade du Congo a lancé un appel aux dons. La collecte est effectuée à l'ambassade : 37 bis rue Paul Valery 75116 Paris.
Pour plus d'informations contacter le Réseau international des Congolais de l'extérieur : urgencecongo@le-rice.com

Un service téléphonique a été mis en place par l'Organisation de déminage MAG pour permettre à la population de signaler la présence d'engins non explosés : 066215001.

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