La salle des audiences du tribunal de Sarh est bondée ce mardi 6 mars, à l’ouverture des débats. Le procureur énonce le chef d'accusation : le député Gali Ngoté Gata est poursuivi pour complicité de braconnage et un flagrant délit de tentative de corruption. C’est la seule condition, selon la loi tchadienne, pour qu’un élu du peuple soit mis aux arrêts sans avoir besoin de lever son immunité parlementaire.
Les cinq avocats du prévenu attaquent, en expliquant qu’il n’y a pas de flagrant délit parce que les faits reprochés à leur client ne sont consignés nulle part. La loi sur la protection de l’environnement exige que les infractions soient consignés sous 48 h, dans un procès-verbal. De plus, l'arme ayant servi à abattre les phacochères ne lui appartient pas.
S’agissant de la tentative de corruption, les avocats ont expliqué que le député a remis de l’argent à l’agent des eaux et forêts à qui il avait demandé une faveur et non pas pour acheter son silence. Pour ces raisons, il faut simplement relâcher Gali Ngoté Gata, plaident-ils.
Au terme des débats qui se sont déroulés dans le calme et la discipline, le procureur a requis un emprisonnement de cinq ans, dont deux ans de prison ferme et trois avec sursis, et une amende de 200 000 F Cfa.
Le dossier a été mis en délibéré. La réponse du tribunal est attendue pour ce 7 mars. Le député Gali Ngoté Gata risque 5 ans de prison.