Avec nos envoyés spéciaux
Solennel et souriant devant la presse, Macky Sall savoure sa qualification pour le second tour, tout en conservant le sérieux qu’exige son statut. L’ingénieur géologue, devenu en une décennie ministre des Mines, puis Premier ministre et enfin deuxième personnage de l’Etat à la tête du Parlement est en compétition pour la magistrature suprême.
Macky Sall est d’ores et déjà en campagne et ne compte pas relâcher sa vigilance envers le régime Wade. « Malgré la bonne tenue du premier tour, nous ne sommes pas à l’abri d’une confiscation du vote », dit-il. Il a aussi égrené ses propositions de campagne, la réduction du prix du riz, et des denrées de première nécessité. Promettant un audit des comptes publics sans cependant s’attarder sur la question des biens mal acquis.
Il a surtout promis de réduire à 5 ans la durée du mandat présidentiel. Un mandat qui serait renouvelable une fois au terme de sa réforme. C’est un point important car c’était l’une des revendications des assises du forum national et de son président Makhtar Mbow, revendication que Maky Sall avait rejeté à l’époque. L’heure est aux concessions et à la recherche d’alliés pour contrer Abdoulaye Wade. Et Macky Sall a appelé les douze candidats non qualifiés pour le second tour à s’allier à lui.
A l’adresse de son concurrent Abdoulaye Wade, Macky Sall a cette phrase malicieuse dans l’éventualité d’un débat télévisé. « Je le terrasserai, mais il est mon père et en Afrique les vieux quand on les terrasse il faut les terrasser gentiment ».