Hormis un moment de tension en 2009, la Banque centrale de Madagascar est restée étonnamment calme depuis le début de la crise politique, affichant même des résultats satisfaisants compte tenu du contexte. Beaucoup y voit une preuve de l’efficacité de Frédéric Rasamoely, un technicien chevronné et discret, qui avait été maintenu à son poste de gouverneur alors qu’il avait été nommé à l’époque de l’ancien président Marc Ravalomanana.
Pourquoi s’en séparer alors aujourd’hui ? C’est encore un mystère. Même si son mandat de quatre ans avait déjà été prolongé d’une année pour assurer la continuité alors qu’il avait la confiance des partenaires financiers qui n’avaient jamais remis en cause sa signature.
Son remplacement par intérim, par un directeur général qui serait proche du président Andry Rajoelina, suscite les suspicions et risque surtout de poser des problèmes au niveau technique. Et puis le mouvement de grève pourrait très vite avoir des conséquences sur le fonctionnement de l’économie puisque la Banque centrale assure l’approvisionnement des banques primaires, mais aussi de l’Etat. Alors que les salaires des fonctionnaires doivent être décaissés dans les jours à venir, un blocage serait très mal venu.