Sur l’écran géant installé devant le palais présidentiel, des images défilent, elles montrent la fusillade, la panique et des témoignages de victimes sur fond musical. Au premier rang des spectateurs, des membres du gouvernement, le Premier ministre, lui, est absent.
A la tribune, Andry Rajoelina se dit contre l’impunité et promet que « les anciens dirigeants à l’origine, selon lui, de ce massacre ne reviendront plus au pouvoir ». Une manière d’écarter Marc Ravalomanana de l’amnistie à venir et des élections. Justinien Razafinivelo applaudit. Il est vice-président de l’association des victimes du 7 février :
« Nous demandons humblement à la communauté internationale de ne pas accepter le retour précoce de Marc Ravalomanana parce que, comme vous voyez, tout le monde est encore chaud, notre plaie n'est pas encore fermée. Pour nous le 7 février (2009) c’est comme hier ».
L’association des victimes avait invité pour l’occasion une militante tunisienne. Auteur du blog « A Tunisian girl », nobélisable l’an dernier, elle n’a pas hésité à faire le parallèle entre la révolution tunisienne et les événements malgaches de 2009, alors que de son côté le camp de l’ancien président Ravalomanana continue de parler de machination et de coup d’Etat.
Deux visions radicalement opposées qui continuent de s’affronter malgré la signature d’un accord politique il y a cinq mois.