Depuis la mi-décembre et son arrivée au pouvoir, Moncef Marzouki n'a pas manqué une occasion de relancer l'idée d'un grand Maghreb allant de Nouakchott à Benghazi. Début janvier en Libye, le président tunisien propose de faire des deux pays postrévolutionnaires le noyau de l'UMA, l'Union du Maghreb arabe.
Quelques jours plus tard, l'idée est relancée à Tunis en présence du président algérien Abdelaziz Bouteflika lors de l'anniversaire de la révolution tunisienne.
L'UMA a été fondée en 1989 mais n'a jamais vraiment dépassé le stade symbolique. Son Conseil composé des cinq chefs d'Etat ne s'est pas réuni depuis 1994. En cause : les coups de sang de l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi, mais aussi les différends entre Etats notamment entre Algérie et Maroc sur la question du Sahara occidental.
Cette fois, Moncef Marzouki veut mettre à profit ses six jours de tournée au Maroc en Mauritanie et Algérie pour réanimer l'UMA selon ses mots.
L'ex-défenseur des droits de l'homme rêve d'un « Maghreb des libertés » dont les ressortissants auraient le droit de circuler, et d'investir librement. Mais aussi d'une union sécuritaire pour réduire la contrebande et le trafic d'armes avec une intégration économique renforcée pour faire baisser le chômage et l'immigration clandestine. Car Moncef Marzouki en est persuadé, 2012 sera l'année du Maghreb.