Jean Ping défend son action en Libye devant l’Union africaine

Le 20ème Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine s’est ouvert ce jeudi 26 janvier à Addis Abeba, une réunion préparatoire au sommet des chefs d’Etat qui se tiendra dimanche et lundi. Le président sortant et candidat à sa propre succession, Jean Ping, a prononcé un discours en forme de bilan, allocution largement consacrée aux soubresauts des crises politiques en Afrique et notamment au Maghreb.

Avec notre envoyé spécial à Addis Abeba, Jean-Karim Fall

Devant les ministres, Jean Ping a défendu son action en Libye, défendu la fameuse feuille de route de l’Union africaine qui avait été ignorée par les Occidentaux et par l’Otan. Du côté de la Commission de l’Union africaine, on n’a toujours pas digéré le fiasco diplomatique sur le dossier libyen mais Jean Ping estime pourtant que la feuille de route de l’UA était, à l’époque, la meilleure solution pour éviter la guerre.

Il y a eu, dans ce discours, une pointe de dépit. Pas un mot sur la résolution 1973 des Nations unies, qui a marqué le début de l’isolement de l’Union africaine sur ce dossier libyen. Pas un mot non plus sur les divergences entre le CNT libyen (Conseil national de transition) et l’Union africaine ou sur la reconnaissance par certains pays et en ordre dispersé, des révolutionnaires libyens.

La Libye veut garder son influence

Jean Ping estime au contraire que l’Union africaine s’est rangée dès le début aux côtés du peuple libyen dans sa quête de liberté et de démocratie. Quoi qu’il en soit, les nouvelles autorités de Tripoli semblent vouloir tourner la page et reprendre leur place au sein de l’Union africaine. La nouvelle Libye est représentée à Addis Abeba par son ministre des Affaires étrangères, Achour Ben Khayal, accompagné d’une forte délégation.

Le nouveau chef de la diplomatie libyenne multiplie depuis hier, les contacts avec ses homologues. Outre Jean Ping avec lequel il s’est entretenu, il a participé à une réunion de la Sensad, une fédération des Etats sahélo-sahariens, créée de toutes pièces par feu le colonel Kadhafi. A la surprise générale, les Libyens souhaitent que la Sensad, dont le siège se trouve à Tripoli, poursuive ses activités. En clair, la Libye souhaite continuer à jouer un rôle au sud du Sahara.

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