Gustave Omba était député sortant de la majorité ; mais c’est sous les couleurs de l’opposition (UNC de Vital Kamerhe) qu’il est retourné devant ses électeurs dans sa circonscription de Punia. Un territoire isolé et enclavé de la province du Maniema dans l’Est. Pour lui, sa défaite est impossible. Un constat : 8 000 électeurs ont voté par dérogation donnée par les autorités locales. Une mesure qui ne concerne normalement que les fonctionnaires en mission ; et il ne pouvait pas y en avoir autant selon lui.
« La population de ce territoire continue à se dire : 'Nous n’avons pas voté pour notre élu ; celui qu’on voulait élire. On nous a empêchés d’aller voter', explique Gustave Omba. Les gens sont restés avec leur carte d’électeur à la main, parce qu’on a privilégié les 'dérogés' plus que ceux qui étaient enrôlés dans ce lieu et qui étaient prêts à aller voter ».
Ce n’est qu’un exemple des multiples cas de contestation. Il y en a partout. Le siège de la Céni (Commission électorale nationale indépendante) à Kinshasa est devenu un bureau de réclamations. Les salles d’attente ne désemplissent pas de candidats déçus. Ce que reconnaît Jacques Djoli, le vice-président de la Commission électorale : « 18 800 candidats, pour 500 sièges. Nous avons 35 personnes pour un siège ; et pour la ville de Kinshasa, c’est pratiquement 100 personnes pour un siège. Donc le taux de contestation sera totalement élevé », prévient-il.
La Cour suprême sait déjà qu’elle aura un nombre énorme de contentieux à régler dans les deux mois qui viennent.