Première visite depuis neuf ans, et premier voyage officiel du tout nouveau ministre marocain des Affaires étrangères. Les symboles sont nombreux, et ce n’est pas un hasard. Les relations entre le Maroc et l’Algérie sont tendues depuis de longues années, essentiellement à cause de leur différend sur le Sahara Occidental. Le Maroc revendique la souveraineté de cette région. L’Algérie, elle, défend son indépendance.
Enfin, la frontière terrestre entre les deux pays est fermée depuis près de 18 ans, et selon des diplomates, les chefs d’Etat des deux pays sont incapables de se parler, voire de se croiser sur un sommet.
Mais ces derniers mois, les signes de réchauffement se sont multipliés. Des délégations des deux pays se sont rendues visite à plusieurs reprises, et le roi Mohammed VI a répété, les mains tendues vers l’Algérie.
Enfin, les autorités algériennes auraient donné leur accord pour que le tour cycliste marocain traverse la fameuse frontière. Une première!
Cette visite signifierait-elle donc qu’on enterre la hache de guerre? C’est ce qu’espèrent les Marocains. Cette quasi guerre froide pénalise l’économie du royaume dépendante du pétrole algérien. Mais elle paralyse aussi, l’UMA, l’Union du Maghreb arabe.
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(*) Guerre des sables : après de multiples incidents frontaliers entre le Maroc et l'Algérie -le contentieux est hérité de la colonisation française-, les troupes algériennes attaque un détachement des forces armées royales le 8 octobre 1963. Les soldats de l'Algérie indépendante, aidés des Cubains et des Egyptiens, subissent une défaite cuisante qui laissera des traces dans la société.