Nigeria : Goodluck Jonathan en visite à Kano après la vague d'attentats meurtriers

Goodluck Jonathan est arrivé le 22 janvier à Kano, deuxième ville du Nigeria, après la vague d'attentats de vendredi qui ont fait pour le moment 166 morts. Le président nigérian a fait le déplacement pour inspecter les sites attaqués et a rencontré l'émir Ado Bayero, le principal chef traditionnel musulman de la ville. Goodluck Jonathan a annoncé aussi l'arrestation des premiers suspects présumés membres du mouvement islamiste Boko Haram.

Arrivé à Kano, le 22 janvier en fin d’après-midi, le président Goodluck Jonathan a d’abord rencontré l’émir Ado Bayero, le principal chef musulman de la ville. Puis il a visité le quartier général de la police, un des huit sites pris pour cibles lors des attaques meurtrières de vendredi. Interrogé sur l’action des autorités, le chef de l’Etat nigérian a déclaré que des arrestations de présumés membres de la secte Boko Haram ont été effectuées. Mais il n’a pas donné plus de précisions.

Mercredi dernier, Kabiru Sokoto, un membre du mouvement islamiste, auteur des attentats de Noël, s'était évadé 24 heures à peine après son arrestation. Un commissaire a été suspendu pour négligence grave, mais l’incident met à jour l’étendue des réseaux du groupe fondamentaliste.

Début janvier, le président nigérian avait d’ailleurs révélé que la secte extrémiste bénéficiait de complicités dans tout l’appareil d’Etat, du Parlement à la justice, en passant par les forces de sécurité et l’armée.

Avec la multiplication exponentielle des attaques, Boko Haram est devenu un problème national. Et de plus en plus d’observateurs craignent que cela n’embrase le pays.

Mais Goodluck Jonathan a promis d'agir pour renforcer la sécurité dans tout le Nigeria.

La lutte contre al-Qaïda du Maghreb islamique (Aqmi) et l'organisation islamiste radicale Boko Haram est à l'ordre du jour de la réunion de Nouakchott ce lundi et demain mardi entre pays dits « du champ » et le Nigeria. Cette réunion entre le Mali, la Mauritanie, le Niger et l'Algérie est élargie au Nigeria pour faire le point sur les liens entre Aqmi et Boko Haram. Mohamed Bazoum, ministre des Affaires étrangères du Niger, affirme qu'il y a des liens très concrets entre al-Qaïda au Maghreb islamique et Boko Haram. C’est la première fois qu’un responsable gouvernemental d'un des pays sahéliens touchés par le terrorisme d'Aqmi évoque une collaboration entre les deux groupes terroristes.

La rébellion au Mali, Aqmi et Boko Haram sont aussi au centre des discussions, cette fois à Arlit . Au Niger, Mahamadou Issoufou a mis effectivement en garde contre les risques qu'une nouvelle rébellion touarègue ferait peser sur le nord du Niger, qui suit avec inquiétude ce qui se passe chez son voisin malien. Le président  nigérien s'exprimait hier lors d'une cérémonie à une quinzaine de kilomètres à l'est d'Arlit, près d'Agadez, pour inaugurer un «Forum paix et développement», dont les travaux se dérouleront ce lundi et demain mardi.

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