L’ex-président Ravalomanana annonce son retour à Madagascar

L’ancien président malgache Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, a annoncé ce vendredi 20 janvier 2012, à Johannesburg, qu’il retournera dès demain, dans son pays. A Madagascar, les forces de l’ordre ont d’ores et déjà prévenu qu’il serait arrêté à son arrivée.

Ce n’est pas la première fois que l’ancien président malgache annonce son retour au pays. Il y a un an, il avait émis le même souhait. Il espère néanmoins que cette fois-ci, il pourra monter dans l’avion dès demain, samedi 21 janvier – l’heure du décollage est prévue pour 10h00, heure locale.

Devant la presse, Marc Ravalomanana a tenu à souligner qu’il rentrait pour « faire la paix, pas la guerre » et a ajouté qu’il rentrait en tant que « citoyen » comme quelqu’un qui croit en la démocratie et au règne de la loi.

L’ancien président malgache a été chassé du pouvoir il y a trois ans, en mars 2009, par un mouvement mené par le maire de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina. Celui-ci est devenu ensuite président de la Haute Autorité de transition avec le soutien de l’armée. Depuis, Madagascar est en pleine crise politique et économique.

De son côté, et depuis qu’il a quitté le pouvoir, l’ancien chef de l’Etat a entretemps été condamné à trois reprises par contumace, notamment à une peine de travaux forcés à perpétuité pour la mort d’une trentaine de manifestants devant le palais présidentiel, en février 2009.

Arrestation envisageable à sa descente d’avion

L’annonce de Marc Ravalomanana concernant son retour immédiat au pays, a provoqué la réaction des forces de l’ordre qui ont déclaré qu’il sera arrêté à son arrivée. « Il va y avoir une exécution du mandat d’arrêt. C’est une décision de justice, on ne peut pas se permettre de ne pas l’exécuter », a précisé le général Richard Ravalomanana, en charge de la sécurité pour la province d’Antananarivo.

Joint par RFI, Marc Ravalamanana a notamment confirmé qu’il n’a « pas peur de rentrer à Madagascar » et que toute tentative pour l’arrêter serait « illégale ». Il rappelle, à ce propos, qu’il avait demandé une enquête indépendante.

Il précise également, qu’une fois rentré, il compte bien prendre part à la prochaine élection présidentielle lorsqu’elle aura lieu. Et pour cela, il se base sur la feuille de route signée sous l’égide de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), en septembre 2011. Le document évoque le retour des exilés politiques et l’autorise à rentrer « sans conditions » pour prendre part à des élections libres, sous supervision internationale. Cependant, cette feuille de route qui évoque le retour « sans conditions » du président déchu, contient également une « note explicative » précisant que cela ne l’exonère pas de « poursuites judiciaires ».

Marc Ravalomanana se dit confiant.  

La France a réagi à ce retour annoncé de Marc Ravalomanana. Paris demande « aux acteurs malgaches » de se « mobiliser » pour les prochaines élections dans le pays. Bien qu’aucune date pour ces élections n’ait encore été avancée, Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères souligne que « conformément à la feuille de route, des élections sont en vue à Madagascar » et que « le succès de celles-ci sera déterminant pour pays ». Il appelle, pour cela, les acteurs malgaches à « se mobiliser pour en assurer le succès ».
 

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