Avec notre correspondante à Lagos
Le président Goodluck Jonathan s’est exprimé ce lundi 16 janvier dans la matinée sur la chaîne nationale. Il a accepté de rétablir la subvention sur le carburant, mais à un niveau moindre que par le passé. En clair, le prix du litre d’essence baisse d’environ 30 %. Le litre est donc ramené à 97 nairas, soit 47 centimes d’euro. Mais cet engagement présidentiel n’a pas convaincu les syndicats.
Une troisième rencontre gouvernement-syndicats s’est tenue dimanche soir, jusqu’à tard dans la nuit, et aucun accord n’a été conclu. Les exigences des principales centrales n’ont pas varié. Elles veulent le rétablissement du prix initial du litre d’essence à 65 nairas, soit 30 centimes d’euro. Du coup, le bras de fer se poursuit. La grève générale aussi, mais sans manifestation.
Suspension des rassemblements et des manifestations
Les syndicats ont annoncé le mot d’ordre dimanche soir. La raison invoquée est surtout sécuritaire. Au cours de la rencontre avec le pouvoir à Abuja, la capitale fédérale, le président aurait indiqué avoir « de graves informations en matière de sécurité », indiquant que des éléments extérieurs au mouvement syndical pourraient tenter de dévoyer la grève. Dimanche, Goodluck Jonathan s’est en effet entretenu avec les responsables de la sécurité du pays. Aucune information n’a filtré sur ces discussions, mais les militaires doivent être déployés en masse dans tout le pays ce lundi.
Est-ce que la consigne syndicale sera suivie ? Rien n’est moins sûr. Les populations semblent déterminées à obtenir gain de cause. Et ce matin, le leader d’un puissant mouvement de la société civile, « Occupy Nigeria », a appelé la population à se rassembler, comme la semaine dernière, dans le quartier populaire de Jootha à Lagos.