Il fallait s’y attendre. Sitôt la grève suspendue, Lagos a renoué avec son chaos légendaire. La calme et piétonne mégalopole de ces cinq derniers jours n’est qu’un vieux souvenir. Depuis ce samedi matin, les voitures ont repris le contrôle des rues. Au milieu des tourbillons de poussière portés par l’harmattan, des kilomètres d’embouteillages se forment à l’approche des stations-services. Dans les supermarchés, des dizaines de mères de familles remplissent, un, deux, voire trois caddies. En fin de matinée, les rayons étaient à moitié vides.
« Mieux vaut être prévoyant, lance une jeune femme, on ne sait pas sur quoi vont déboucher ces négociations ». « On entend parler d’un compromis, moi je n’en veux pas », répond la caissière en comptant une liasse de nairas. Jusqu'à présent, les syndicats ont réclamé que les autorités reviennent sur la suppression des subventions sur le carburant. Une première rencontre gouvernement-syndicats s'est tenue jeudi, sans succès. Mais plusieurs sources évoquent la piste d’une suppression graduelle de la mesure.
Les pourparlers devaient reprendre ce samedi 14 janvier vers 18 heures. En cas d’échec, les confédérations ont averti que la mobilisation repartirait de plus belle lundi. Le secteur pétrolier a, quant à lui, menacé de rejoindre la grève dès ce dimanche en interrompant la production de brut.