L’armée kényane prise en flagrant délit de mensonge sur Twitter

L’intervention kényane en Somalie se dévoile peu aux regards extérieurs, mais donne lieu à une guerre acharnée sur Twitter depuis quelques semaines. Mercredi 11 janvier, le porte-parole de l’armée kényane a été pris en flagrant délit de mensonge en affirmant qu’un Kényan avait été lapidé à Kismayo par les shebabs dans le sud de la Somalie, or la personne en question et les photos correspondaient à un événement datant de 2009, dans les environs de Mogadiscio.

Sur une des photos publiées par le major Emmanuel Chirchir, porte-parole de l’armée kényane, mercredi à 17 heures, on voit une foule qui regarde un homme suppliant qu’on l’épargne. Le post sur Twitter affirme « Un Kényan originaire de Majengo a été fouetté avant d’être lapidé à Kismayo ».

Seul problème, les photos de l’agence américaine Associated Press correspondent à un événement qui date de décembre 2009 qui s’est déroulé à Afgoye, dans le sud de Mogadiscio. De plus, les hommes enturbannés, qui se préparent à tuer cet homme à coups de pierres, font partie de Hizbul Islam, groupe qui a depuis rejoint les rangs des shebabs.

Quelques heures après ce post, une avalanche de protestations a afflué sur Twitter et Facebook. « Pourquoi vous nous mentez ? », demande un internaute. « Le major Chirchir a-t-il commis un "Tweetcide" ? », demande un autre, mêlant le mot Twitter et suicide.

Commentaire des shebabs sur un compte Twitter qui semble authentique : « Le major Chirchir avec sa propagande imbécile est devenu la risée de tout le monde ». Le porte-parole a admis qu’il s’était trompé de photo, mais qu’un Kényan avait bien été exécuté vendredi dernier à Kismayo.

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