Après les attaques de Noël qui ont tué une cinquantaine de personnes dans les églises du nord du pays, Goodluck Jonathan avait qualifié la secte Boko Haram de «cancer», menaçant l'existence du Nigeria. Dimanche 8 janvier, il est allé plus loin encore, affirmant que la secte extrémiste bénéficiait de complicités dans tout l'appareil d'Etat, du Parlement à la justice, en passant par les forces de sécurité et l'armée.
Selon lui, la situation est pire que dans les années soixante, lorsque le pays était confronté aux sécessionnistes biafrais. A l'époque, explique le président, «nous pouvions savoir et prévoir où était l'ennemi». Aujourd'hui, ajoute-t-il, la situation est plus compliquée :
Ces propos ont provoqué une réaction indignée de la part d'une organisation musulmane, la Jamaatu Nasril Islam, qui y voit une intimidation et une menace à l'encontre des musulmans nigérians. Certains observateurs de la vie politique nigériane soulignent en effet que ces propos risquent de jeter la suspicion sur la communauté et donc d'accentuer les divisions.
Grève générale lundi
Goodluck Jonathan a fait preuve de fébrilité commente un syndicaliste qui relie ce discours à la crise sociale que traverse le pays depuis la hausse surprise du prix des carburant le 1er janvier dernier. Les syndicats ont appelé à une grève générale ce lundi 9 janvier et les manifestations violentes se sont multipliées ces derniers jours sur l'ensemble du territoire.