Avec notre correspondante à Johannesburg
Zacharia a des allures de danseur des rues avec son tee-shirt rose et sa casquette jaune sur la tête. Il esquisse d’ailleurs quelques pas juste devant le stade de Bloemfontein où ont lieu les festivités du centenaire du Congrès national africain (ANC). Il a vingt ans, et a rejoint le parti il y a cinq ans maintenant. Zacharia nous explique pourquoi : « Je voulais savoir d’où je venais et où j’allais, à partir de ce moment-là j’ai décidé de rejoindre l’ANC. Ce parti est le futur de ce pays. Il a fait tellement pour moi : éducation gratuite, droits de l’homme, tout. »
Blessing Matlata a 23 ans et pas de travail. Elle est aussi membre de l’ANC. Pour elle, il y a deux moments forts dans l’histoire du mouvement : « Les souvenirs les plus marquants dans ma vie c’est la libération du président Nelson Mandela et ce que notre président à nous, les jeunes, a fait l’année dernière. Malema : il a écrit l’histoire. Vraiment. »
Julius Malema, président de la Ligue de jeunesse de l'ANC, avait organisé une marche pour demander une meilleure répartition des richesses et des emplois. Même si ses relations avec l’actuelle direction de l’ANC sont tendues, il est un héros pour beaucoup de jeunes.
Blessing est accompagnée d’une amie. Elle est entrée à l’ANC pour une raison très simple : « J’aime Malema. Tout ce que je veux des gens au gouvernement, c’est de la discipline ».
Cela tombe bien, Jacob Zuma a insisté sur la discipline nécessaire au sein du parti dans son discours. Pas un mot en revanche sur Julius Malema. Et le message que la Ligue des jeunes a publié à l’occasion de ce centenaire n’a pas été repris par le parti, qui a relayé les messages de la Ligue des femmes, des vétérans et de ses partenaires au pouvoir, communistes et syndicalistes.