Au Cameroun, la crise se politise après 5 jours d'émeutes

Au Cameroun la siituation est toujours tendue à Douala après 5 jours de manifestations. L'assassinat d'un jeune du quartier Deido par un conducteur de moto-taxi a conduit à des actions de réprésailles qui voient s'affronter des jeunes du quartier aux moto-taxis. Des violences ont encore eu cours tout au long de la journée avec des commerces et motos incendiés et des actions de pillages dans des boutiques. La ville est désormais très fortement militarisée, avec notamment des renforts venus de Yaoundé et des régions enironnantes. Désormais, la crise se politise. Des critiques affluent sur l'action du gouvernement et des différents protagonistes.

Le SDF (Social democratic Front), le principal parti d'opposition, constate pour le dénoncer que des quartiers entiers sont érigés en zone de non-droit. Il condamne aussi la stigmatisation d'un corps de métier, en l'occurence ici les moto-taxis pour leur supposée appartenance ethnique ou régionale.

Le gouvernement, quant à lui, est très critiqué pour sa gestion de la crise. Cinq jours après le déclenchement des hostilités, aucun ministre n'a fait le déplacement de Douala. Le gouverneur de la région, un relais local du pouvoir de Yaoundé,  aperçu sur le terrain mardi 3 janvier n'a pu ramener le calme dans sa cité. Les chefs traditionnels sont accusés de laxisme, voire de complicité passive. Ils n'auraient rien fait, selon le président du Manidem (Mouvement  africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie) pour empêcher l'envenimement de la situation.

Moto Douala s'étonne à son tour de l'absence d'interlocuteurs crédibles au sein des deux camps qui s'affrontent. Les émeutiers n'ayant de part et d'autre pas de porte-parole. Une situation qui rappelle aux Doualais les douloureux évènements de février 2008 qui firent en 4 jours près d'une cinquantaine de morts.

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