Le Nigeria qui est le premier producteur de pétrole brut sur le continent africain a annoncé le 31 décembre 2011, la fin immédiate d’une subvention qui était destinée à maintenir les prix à la pompe autour de 65 nairas par litre, c’est-à-dire 30 centimes d’euro.
Immédiatement, de longues files d’attente se sont formées dans les stations-service du pays, les Nigérians espérant acheter du carburant avant que la hausse ne soit effectivement répercutée. Mais dès ce lundi 2 janvier, de nombreuses stations vendaient déjà l’essence à 140 nairas le litre, plus du double. C’est un prix exorbitant dans un pays où la majorité de la population vit avec moins d’1,50 euro par jour.
« Nous allons travailler avec d’autres groupes pour paralyser totalement le gouvernement et rendre le pays ingouvernable » promet le Congrès des syndicats nigérians, qui menace d'appeler à une grève générale dans les prochains jours.
Faibles capacités de raffinage
De tels appels sont souvent restés lettres mortes au Nigeria, mais la question des prix du pétrole est l’une des rares qui fassent l’unanimité dans le pays.
Malgré des réserves de brut importantes, le Nigeria ne dispose que de faibles capacités de raffinage et doit donc importer la majorité du carburant qui est nécessaire à son économie. L’importation se fait aux prix du marché.
La subvention avait été créée pour maintenir les prix à la pompe à un niveau accessible et ces subventions sur les prix des carburants ont coûté plus de 8 milliards de dollars l’an passé. Les économistes jugent que la suppression de cette dépense permettrait d’améliorer des infrastructures qualifiées de vétustes.