« Il n'existe pas de solution magique » contre le terrorisme, selon Goodluck Jonathan.
Mais le président nigérian, sous pression depuis les attentats antichrétiens de la semaine dernière, a lancé la bataille. Il a donc déclaré l'état d'urgence dans les Etats du nord-est et du centre-ouest du pays, touchés par les violences.
Il a aussi ordonné la fermeture des frontières avec les pays voisins des zones concernées, autrement dit avec le Niger, le Tchad et le Cameroun. Une mesure temporaire mais nécessaire selon Goodluck Jonathan, car « les terroristes ont su tirer profit de la situation pour frapper avant de se replier hors de portée de la justice nigériane ».
Le ton est désormais offensif. Goodluck Jonathan, qui s'est rendu le 31 décembre à l'Eglise catholique de Madalla - visée le soir de Noël-, a qualifié les islamistes de Boko Haram de « cancer ». « Personne ne les laissera faire », a assuré le chef de l'Etat, « tous ensemble nous allons les écraser ». Reste à savoir comment.
Pour les évêques catholiques du Nigéria en tout cas, les forces de sécurité nigérianes ne suffiront pas : ils demandent au gouvernement fédéral de faire appel à des experts, des criminologues étrangers pour mettre fin, immédiatement, à la menace de Boko Haram.
Pour l'archevêque Felix Alaba Job, le président de la Conférence épiscopale du Nigéria, les forces de sécurité nigériannes ne suffiront pas.
Par ailleurs, le passage à l'an 2012 a été endeuillé par d'autres violences. Au moins 50 personnes ont été tuées samedi dans le sud-est du Nigeria lors d'affrontements entre deux communautés villageoises à propos d'un différend foncier. Des affrontements qui ne seraient pas liés aux violences interreligieuses qui ont frappé le pays dernièrement.