Journalistes emprisonnés en Ethiopie: la pression sur le gouvernement suédois monte

La lourde condamnation des deux journalistes suédois détenus en Ethiopie a été largement critiquée par les ONG de défense des droits de l'homme et par Bruxelles. Martin Schibbye et Johan Persson ont été condamnés mardi 27 décembre 2011 à 11 ans de prison chacun pour soutien au terrorisme et entrée illégale sur le territoire éthiopien. La responsable de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton s'est déclarée «préoccupée» par la condamnation des deux journalistes, tandis que la presse suédoise et plusieurs ONG reprochent au gouvernement suédois son indifférence.

D'après leurs familles, Martin Schibbye et Johan Persson sont en bonne santé et bien traités dans leur geôle éthiopienne. Karin Schibbye revient d'Addis-Abeba où elle a pu rencontrer son fils vendredi. Elle pense qu’il s'attendait à recevoir une lourde peine et raconte : « Il nous a demandé d'être forts, il nous a dit que, eux, étaient forts et qu'ils allaient pouvoir faire face, qu'ils étaient prêts

Karin Schibbye, tout comme la presse suédoise et l'association des journalistes du pays, souhaitent désormais que les autorités suédoises s'emparent pleinement du dossier.

Le gouvernement suédois pas assez mobilisé selon la presse

La presse a fustigé la légèreté du ministre des Affaires étrangères, Carl Bildt, qui a simplement posté un message de deux lignes sur Twitter, pour se réjouir de la prise de position de Bruxelles.

Pour Sarah Torsner, qui dirige la campagne «Libérez Martin et Johan», destinée à réunir des fonds pour rémunérer les avocats des deux journalistes emprisonnés, «le gouvernement a choisi la voie de la diplomatie discrète mais il est temps qu'il passe à la vitesse supérieure et qu'il agisse avec force, parce que la diplomatie n'a abouti à aucun résultat pour un autre de nos journalistes qui est détenu en Erythrée

Les avocats des deux journalistes suédois se donnent jusqu'à la fin de la semaine pour décider d'interjeter appel ou non.

Le porte-parole du gouvernement éthiopien Bereket Simon, a pour sa part enjoint les ONG de respecter l'Etat de droit, et à renvoyer les critiques dans le camp de ceux qui oeuvrent pour un «changement de régime en Ethiopie».

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