Après la remarque du Premier ministre turc qui accusait vendredi 23 décembre 2011 la France de «génocide en Algérie», le ministre algérien des Moudjahidines, Mohamed Cherif Abbas, a réouvert ce débat identitaire au nom «des martyrs de la guerre d’indépendance». Un véritable «retour en arrière» selon Michel Sabourdy, de la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie : «Il n’y a pas eu de génocide en Algérie, je pense que c’est clair pour tout le monde. Ce sont des déclarations politiques qui sont autant de gages donnés à la France extrémiste qui existe encore en Algérie, malheureusement. Quand vous pensez que cinquante ans après, on n’est pas capable d’avoir un véritable rapprochement avec l’Algérie, alors qu’il n’a pas fallu quinze ans pour que cela se fasse avec l’Allemagne, il y a quelque chose d’aberrant.»
Pour l’ancien dirigeant du FLN (Front de libération nationale) en France, Ali Haroun, l’Algérie a plus la tête dans la préparation du cinquantième anniversaire du cessez-le-feu de la guerre que dans ce débat identitaire : « En Algérie, au niveau du ministère de la Culture, des ouvrages se préparent, des films ; donc ce n’est pas un événement qui passera inaperçu. Je ne crois pas qu’on va commémorer cet anniversaire,... (en se regardant) comme des chiens de faïence. »
Avec les élections législatives prévues pour le printemps 2012 en Algérie, il reste à savoir si ce type de déclaration peut changer la donne politique.