Coup d'Etat avorté: gêne à Bissau après l’arrestation du contre-amiral Bubo Na Tchuto

En Guinée-Bissau, le scénario de tentative présumée de coup d'Etat de lundi qui a vu l'arrestation de l'un des hommes forts de l'armée, le contre-amiral Bubo Na Tchuto, commence à s’éclaircir. Même si cette arrestation provoque une certaine gêne au plus haut sommet de l'Etat. La situation restait tendue hier dans le pays où un commandant de police a été abattu dans la soirée devant un commissariat de la capitale. Selon un témoin, il a été tué alors qu'il tentait de se rendre.

Un officier de police, soupçonné d’être impliqué dans la tentative du coup avorté de lundi, a été froidement abattu par la police, au moment où il se rendait aux autorités. Cela porte à deux le nombre de personnes tuées depuis le début du soulèvement.

Les autorités avaient pourtant rassuré que l’intégrité physique des personnes arrêtées sera garantie. Toutefois, les opérations de recherche se poursuivent encore dans certains quartiers de la capitale, et l’armée a avancé que plusieurs officiers, dont le cerveau du coup, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto ont été arrêtés.

Ce mardi, la tracte est poursuivie dans deux quartiers de la périphérie sud de Bissau. Des opérations ont été marquées par des échanges de tirs, qui se sont soldés par la mort d’un agent des forces de sécurité.

La maison d’un député du parti au pouvoir, où les suspects s’étaient retranchés, a été totalement détruite à coups de roquettes.

 

L'homme qui, lundi, a lancé une attaque contre un dépôt d'armes et contre le siège de l'armée à Bissau s'appelle Watna Na Laye. Il est adjoint du chef d'état-major de l'armée de terre et, avec un petit groupe de soldats, il a voulu tenter un coup de force. Seulement, le coup a échoué et ces militaires n'ont pas pu récupérer l'armement qui leur aurait permis d'aller plus loin. Watna Na Laye a été blessé et se trouve actuellement à l'hôpital.

Le contre-amiral Bubo Na Tchuto, qui était en ville ce lundi matin, a démenti toute implication dans cette affaire et s'est même rendu auprès du chef d'état-major, Antonio Indjai. Pourtant, Bubo Na Tchuto a été mis aux arrêts et transféré à la garnison de Mansoa.

Selon certaines informations, le chef d'état-major aurait craint que Bubo Na Tchuto et ses hommes tentent de profiter de la situation. Mais Antonio Indjai n'a jamais reconnu publiquement avoir fait arrêter le tout puissant contre-amiral, laissant le soin aux autorités civiles de s'expliquer sur les troubles de lundi. Il semble par ailleurs qu'il prenne le plus grand soin de son prisonnier, actuellement à la garnison de Mansoa. Il aurait même autorisé l'épouse de Bubo Na Tchuto à lui rendre visite.

Autant de précautions signifient une chose : Antonio Indjai redoute une réaction des nombreux partisans de Bubo au sein de l'armée. Pour l'instant personne ne bouge, mais c'est un calme précaire qui règne à Bissau. Pendant ce temps, le Premier ministre Carlos Gomes a ordonné l'arrestation de plusieurs responsables politiques du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), tous considérés comme ses ennemis personnels.

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