Callixte Mbarushimana est arrivé dans l'après-midi à l'aéroport de Roissy. Son épouse et son avocat l'y attendaient. C'est lui qui a demandé à rentrer en France, il y a quelques jours, quand les juges de la CPI ont ordonné sa libération, car c'est en France qu'il vivait depuis 2002.
Sitôt atterri, le dirigeant rebelle rwandais a toutefois été conduit devant un juge d'instruction. Et avant qu'il ne parte retrouver sa famille pour les fêtes de Noël, le juge lui a rappelé qu'il était sous contrôle judiciaire en France, qu'il lui faudrait se présenter régulièrement aux autorités.
Callixte Mbarushimana a en effet été mis en examen en France il y a un an ; non pas à cause des accusations de crimes commis par son mouvement des FDLR au Congo Kinshasa - ça c'était le dossier de la CPI - mais pour son rôle présumé pendant le génocide de 1994.
En 2008, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda a porté plainte contre lui en France. Des survivants du génocide l'accusent notamment d'avoir livré des collègues tutsis aux génocidaires en 1994 au Rwanda alors qu'il travaillait pour le Programme des Nations unies pour le développement.
Pendant deux ans, cette plainte est restée sans suite. Mais l'an dernier, quand Callixte Mbarushimana a été interpellé en vertu du mandat d'arrêt de la CPI, la justice française en a profité pour le mettre en examen. Selon ses avocats, cette procédure-là suit son cours.