La justice ivoirienne maintient en prison une vingtaine de partisans pro-Gbagbo

La justice ivoirienne a refusé ce 21 décembre 2011 d'accorder la liberté provisoire à des proches de l`ex-président Laurent Gbagbo dont son épouse Simone. Une vingtaine de personnalités sont détenues dans le nord du pays depuis la fin de la crise post-électorale. La décision, rendue à huis clos, est dénoncée par les avocats qui la jugent « non fondée sur le droit ». Ces derniers se sont pourvus en cassation.

Il s’agissait de requêtes pour l’annulation de la détention d’une vingtaine de personnes inculpées de détournement de deniers publics, concussion, atteinte à l’économie et pillage. Toutes sont des proches de l’ex-président, Laurent Gbagbo. Elles sont détenues dans le nord de la Côte d’Ivoire. Parmi elles, l’ex-Première dame Simone Gbagbo, le Premier ministre du gouvernement Gbagbo formé après l’élection présidentielle, Gilbert Marie Aké N'Gbo et quatre de ses ministres dont celui des Affaires étrangères, Alcide Djédjé. Leurs avocats et leur famille politique avaient espéré que la liberté provisoire allait être accordée à certains d’entre eux. Espoir fondé sur les libertés provisoires octroyées le 9 novembre dernier à 20 autres pro-Gbagbo, même s’il n’y avait pas de « poids lourds » parmi eux.

L'audience s'est déroulée à huis clos. La cour d’appel de la chambre d’accusation a jugé irrecevables les demandes de mise en liberté provisoire. Selon Hervé Gouaméné, l’un des avocats de la défense, leurs clients « n’ont pas le droit de faire appel des différents actes de procédure ». 

Les avocats ont immédiatement décidé de se pourvoir en cassation. A moins que la politique ne décide d’influer sur ces dossiers, tous les inculpés passeront Noël en prison.

Après les élections législatives du 11 décembre 2011, le pouvoir a déclaré qu’il gardait la main tendue à l’opposition, qui ne cesse de réclamer la libération de ceux qui ont été emprisonnés suite à la crise post-électorale. Toutefois sur ce point, le gouvernement répète que c’est à la justice de faire son travail.

Contre les « dérapages » des Forces armées républicaines

La justice militaire ivoirienne a annoncé qu'elle allait sévir systématiquement contre les « dérapages » de certains éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). Depuis la fin de la crise post-électorale, il y a huit mois, des soldats sont souvent impliqués dans des actes de racket, de violence et des meurtres. L'incident de Vavoua, dans l'ouest du pays, le week-end dernier, où cinq personnes sont mortes sous les balles des militaires a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Le chef de l'État, Alassane Ouattara, a tapé du poing sur la table et demandé dorénavant une conduite irréprochable aux FRCI.

La justice militaire vient d'annoncer que, dès le mois prochain, plusieurs procès seront ouverts contre des membres des FRCI. Trente soldats sont concernés mais certains d'entre eux n'ont pas encore été identifiés. « Il y a un temps pour tolérer, il y a un temps pour ne plus tolérer » a annoncé le procureur militaire.

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