Le ministre égyptien de la Culture, Chaker Abdel Hamid, avait qualifié la destruction de l’Institut d’Egypte et ses inestimables archives uniques au monde de « catastrophe pour la science ». L’incendie du 17 décembre avait eu lieu en marge d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Le ministre égyptien des Antiquités, Mohammed Ibrahim, avait indiqué qu’il allait demander aux autorités françaises de contribuer à la restauration du bâtiment.
Une histoire partagée entre la France et l'Egypte
Aujourd’hui, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a manifesté son soutien à une réhabilitation de l’Institut d’Egypte, mais il exige « une enquête exhaustive et transparente sur les origines et les responsabilités » de l’incendie. Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture, a déclaré être « prêt notamment à mobiliser le savoir-faire de la Bibliothèque nationale de France », qui avait déjà soutenu l'Institut des belles lettres arabes en Tunisie (IBLA) ravagé par un incendie en janvier 2010. L’Institut d'Egypte a été fondé en 1798 lors de la Campagne d’Egypte de Napoléon Bonaparte, dans le but de faire progresser la recherche scientifique. « Cet Institut est un élément de l’histoire partagée entre la France et l’Egypte », a fait savoir l’archéologue Christian Leblanc, membre de l’Institut.
La perte de ces 200 000 ouvrages, relatifs à l’histoire et à la géographie de l’Egypte, et dont certains sont rarissimes, représente une « catastrophe culturelle », selon Bernard Valero, avant d’ajouter : « Il est essentiel et urgent que les autorités égyptiennes prennent toutes les mesures nécessaires à la protection et à la préservation de ce patrimoine historique exceptionnel ». L’armée égyptienne avait mis en cause des cocktails Molotov lancés par les manifestants, mais cette version est contestée par d’autres observateurs sur place.
L'inventaire des dégâts
Le ministère égyptien de la Culture, Choukri Abdel Hamid, a demandé un inventaire des dégâts, quand les conditions de sécurité le permettront. Selon l’agence officielle Mena, une inspection technique a montré « que le bâtiment menaçait de s’écrouler complètement ». Selon l’AFP, quelques volontaires tentaient de récupérer à l’intérieur du bâtiment des manuscrits et des livres largement calcinés pour les mettre à l’abri avant que le bâtiment s’effondre.