Avec notre correspondant à Kinshasa
La situation était calme ce samedi 17 décembre à Kinshasa. Les gens, pour la plupart, ont appris « la surprise » ce matin. Sans autre cérémonial qu’un petit coup de clochette marquant le début de l’audience, la proclamation du vainqueur a été faite dans la plus grande discrétion. Il n’y a pas eu d’annonce, pas de direct à télévision.
La crainte de troubles est sans doute à l‘origine de cette proclamation surprise. Les quelques journalistes et rares hommes politiques qui ont assisté à cette audience étaient venus surtout pour attendre le jugement sur le recours déposé la veille par le candidat Vital Kamerhe. Certes, quelques rumeurs avaient couru dans la soirée sur le fait qu’il pourrait y avoir proclamation, mais sans plus.
Dans le climat de tension de la capitale, dont l’électorat est en grande partie acquis à l’opposition, cette annonce surprise a permis d’éviter que les contestataires s’organisent. Cela a donc amené à cette situation paradoxale d’un pouvoir qui, au lieu de clamer sa victoire, l’annonce doucement, pour faire en sorte que le moins de gens possible le sachent.
La cérémonie de prestation de serment est prévue mardi 20 décembre. Des chefs d’Etats africains sont invités. Les européens et autres occidentaux seront représentés au niveau des ambassadeurs, sauf la Belgique, l’ancienne puissance coloniale, qui devrait envoyer son ministre des Affaires étrangères.
En tout cas, il faut noter qu’après bien des péripéties, le calendrier électoral est revenu exactement sur les rails. La date des élections a été respectée et celle de la prestation de serment le sera aussi, telle qu’elle avait été annoncée par la Céni au mois d’avril dernier.