Quatre heures de retard et des incidents d’audience dès la première minute. L’ambiance était électrique jeudi devant la Cour suprême de justice. Les avocats du parti de Vital Kamerhe ont ferraillé pendant trois heures sur des questions de procédures et d’interprétation de la loi, avant de jeter l’éponge et de quitter la salle.
Le fond n’a même pas été abordé, Vital Kamerhe voulait apporter des preuves de fraude dans le scrutin. Les avocats, y compris ceux de l’UDPS, Union pour la démocratie et le progrès social, étaient venus avec la conviction que la Cour rejetterait la requête.
Pour Maître Serge Mayamba « ce qui vient de se passer prouve suffisant que Etienne Tshesekedi avait bien raison d’attirer l’attention de la population congolaise sur le caractère partisan de cette Cour ».
Le camp présidentiel lui est resté pour suivre l’audience jusqu’au bout. Aubin Minaku, secrétaire général de la majorité déclare qu'« au lieu de poursuivre la procédure, ils ont préféré sortir. Mais cela n’empêche pas la Cour de poursuivre l’instruction sans désempare ».
Il ne fait maintenant aucun doute que la Cour suprême rejettera le recours en annulation, et proclamera dans quelques jours Joseph Kabila vainqueur.
Par ailleurs, l'UDPS dénonce les arrestations de quatre de ses membres les 13 et 14 décembre dans la cité Nsioni, territoire de Lukula dans la province du Bas Congo. Ils sont détenus dans une prison des services de renseignement à Matadi, le chef lieu de la province.
Selon le responsable de l'UDPS pour le Bas Congo, José Nzau, la police a arrêté des témoins du parti qui avaient dénoncé des irrégularités lors du scrutin du 28 novembre.
Par ailleurs, les membres de la médiation nationale étaient le 15 décembre dans la commune de Limeté pour y rencontrer Etienne Tshisekedi. Le leader de l'UDPS qui a pour sa part rejeté les résultats du 28 novembre, et s'est autoproclamé «président élu». L'entretien avec les membres de la médiation nationale a été difficile.
La Commission électorale nationale indépendante(Céni) a provisoirement annoncé le 9 décembre la réléection de Joseph Kabila (48,95 %) devant l'opposant Etienne Tshisekedi (32,33 %) . Vital Kamerhe était arrivé 3e du scrutin avec 7,54%.