« En ce moment, nous n'avons pas de bureau, pas d'ordinateur, pas accès au système informatique de la Cour ». Voilà ce qu'expliquait maître Altit aux juges. Sur ce point, la CPI dément, assurant avoir fourni à la défense de Laurent Gbagbo un bureau avec ordinateur.
Mais pour l'avocat de l'ex-président ivoirien le manque de moyen est de toute façon plus profond. Il laisse aussi entendre qu'il espère obtenir une aide de la CPI pour financer la défense de son client... c'est prévu par le règlement de la Cour, pour que les suspects jugés indigents bénéficient tout de même d'un procès équitable. Alors Laurent Gbagbo indigent ? Une enquête préalable de la CPI devra en décider.
A la Cour spéciale pour la Sierra Leone, c'est sur ce principe que l'ex-président libérien Charles Taylor a pu faire financer sa défense, bien qu'il ait été accusé d'avoir accumulé des richesses au cours de ses années de pouvoir.
A la CPI, les chefs de milices congolais ont eux aussi par exemple été reconnus indigents. Mais ça n'est pas automatique. L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, lui, s'est vu refuser l'aide financière de la CPI après enquête sur ses ressources.
Dans un premier temps, ses comptes bancaires ont été saisis, sur décision des juges et depuis que cette manne s'est tarie, la Cour lui avance les frais, à raison d'environ 30 000 euros par mois. Mais visiblement, elle a l'intention de se rembourser plus tard, grâce à la vente de biens immobiliers appartenant à Jean-Pierre Bemba, telle qu'une villa au Portugal.