RDC: au moins quatre morts et une situation qui reste tendue à Kinshasa

Kinshasa avait encore les allures d’une ville morte avec une circulation au ralenti et des magasins fermés samedi 10 décembre 2011. Le chef de la police a reconnu que les forces de l’ordre avaient tué quatre personnes entre vendredi soir et samedi après-midi. Selon lui, les victimes sont trois pillards et une femme tuée par une balle perdue. Un bilan très provisoire.

Avec notre envoyé spécial à Kinshasa

Kinshasa naviguait samedi 10 décembre 2011 dans un entre-deux, incertaine de son avenir proche. En bonne partie quadrillée par les forces de l’ordre, la capitale congolaise semblait encore aussi loin d’un retour à la normale que d’un basculement dans l’insurrection générale.

Dans certains quartiers où la chaussée portait encore les stigmates des pneus brûlés, certains jeunes jouaient au football alors que d’autres tenaient leurs barricades de fortune avec une pierre, un bâton ou une machette à la main.

En revanche, les grandes artères appartenaient ce samedi aux policiers et militaires, déployés en nombre pour disperser les manifestants, procéder à des arrestations mais aussi en certains endroits se livrer à des pillages.

Selon des témoignages concordants, quelques membres des forces de l’ordre menaient leurs opérations en civils.

La garde républicaine se faisait également plus visible. Patrouillant l’arme au poing à bord de camions militaires ou de 4x4 surmontés d’une mitrailleuse de calibre 12.7, les bérets rouges semblaient avoir opté pour une stratégie claire : terroriser les éventuels fauteurs de trouble.

Dans plusieurs quartiers populaires acquis à l’opposition, samedi encore les crépitements des armes à feu se sont fait entendre par intermittence et, selon plusieurs sources, tous les tirs n’étaient pas de sommation.

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