Après les résultats, les Congolais balancent entre joie et rancoeur

Les résultats provisoires de l'élection présidentielle congolaise ont été publiés par la Céni hier vendredi. Jospeh Kabila, 40 ans, élu pour la première fois en 2006, a été donné vainqueur avec 48,95% des suffrages, contre 32,33% des voix pour son principal opposant Etienne Tshisekedi, qui a aussitôt contesté ces chiffres. Dans son sillage, les autres candidats ont dénoncé un scrutin frauduleux. Des incidents et des tirs ont éclaté à Kinshasa, la capitale.

Avec nos envoyés spéciaux à Kinshasa et Lubumbashi

Il est presque 16 heures ce vendredi à Kinshasa. Depuis déjà de longues minutes, le président de la Céni, entouré des six membres du bureau de la commission électorale se félicite du travail abattu. « Le miracle électoral Congolais auquel personne ne croyait s’est réalisé », lance le pasteur Ngoy Mulunda. Puis vient le moment tant attendu.

Aussitôt après, des grappes de supporters de Joseph Kabila sortent dans les rues pour célébrer la victoire de leur champion. Dans plusieurs quartiers populaires acquis à l’opposition, l’ambiance est toute autre. La colère monte. Des jeunes enflamment des pneus, érigent des barricades. Les forces de police interviennent. Des patrouilles de militaires se font également plus visibles. Les manifestants sont dispersés à coup de gaz lacrymogènes mais aussi par des tirs d’armes automatiques. Le miracle électoral congolais revendiqué par Daniel Ngoy Mulunda semble déjà s’éloigner.

A Lubumbashi, fête ou consternation

Au Katanga, bastion de Joseph Kabila, des centaines de personnes sont sorties dans les rues après l'annonce des résultats. Une ambiance survoltée qui n'a pas été partagée dans certains quartiers favorables à l'opposition.

Les autres réactions des candidats

Vital Kamerhe, arrivé 3e : « un simulacre d'élections »

Léon Kengo Wa Dondo, 4e : « Je suis satisfait du score que j'ai obtenu dans ma province. J'appelle les uns et les autres au calme. »

François-Joseph Nzanga Mobutu, l'un des fils du maréchal défunt, 9e selon la Céni, « conteste les résultats. Ils manquent de transparence. Il s'agit d'un hold-up électoral. »

La Conférence éspiscopale nationale du Congo, la Cenco, se réjouit que la Céni ait suivi ses recommandations en fournissant un CD pouvant permettre aux partis politiques de vérifier les résultats bureau de vote par bureau de vote. Elle recommande aux perdants de recourir aux voies légales.

Enfin, la France s'est exprimée par le biais du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro, qui a appelé «  les acteurs congolais à faire preuve de retenue et de responsabilité, et à emprunter la voie légale. Les autorités sont garantes de la sécurité de la population. »

Partager :