Ethiopie : les journalistes suédois défendent le droit de l'information devant le tribunal

Le procès des deux journalistes suédois accusés de terrorisme se poursuit à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Martin Schibbye et Johan Persson ont été arrêtés fin juin 2011 après avoir traversé la frontière éthiopienne illégalement depuis la Somalie. Ils étaient accompagnés de membres de l'ONLF, le Front national de libération de l'Ogaden, une organisation séparatiste considérée comme terroriste par le gouvernement.

« En tant que journaliste mon devoir est de rencontrer des gens, de poser des questions et de trouver des informations », explique Martin Schibbye à la cour. Il insiste : son collègue et lui sont entrés en Ethiopie dans un seul but, enquêter sur les conséquences de la prospection pétrolière en Ogaden de la compagnie aux intérêts suédois, Africa Oil.

Le voile est levé sur une scène de la vidéo présentée il y a quelques jours par l'accusation qui montre les journalistes portant des armes. Les armes auraient appartenu à leurs gardes en Somalie. « C'était une façon pour nous de rompre la glace. Nous voulions les mettre à l'aise pour pouvoir les interviewer », précise Johan Persson.

Le rédacteur en chef du magazine suédois Filter, Mattias Göransson a confirmé qu'il avait acheté un reportage sur la compagnie pétrolière. « Une histoire sur le terrorisme en Ethiopie, sans lien avec la Suède, n'intéresserait pas nos lecteurs ».

Le procureur Biranhu Yilma, quant à lui, n'a pas été séduit : « Vous parlez de devoir, mais qui vous l'impose, pourquoi donc enquêter en Ethiopie serait votre devoir ? »

L'audience se poursuit ce mercredi 7 décembre avec l'audition des deux derniers témoins de la défense : deux journalistes britanniques.
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À consulter :

Site Freejohandanmartin.
 

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